14 juillet à Santiago
Alors que les troupes françaises défilent sur les Champs Elysées, nous assistons ce matin, frais et reposés, à l'arrivée de la vague des pélerins du jour, celle qui défile dans Santiago dans tous les sens. Il y a ceux qui arrivent tout fringants, venant du bout de la rue ; il y a ceux qui sont pliés en deux, telles des équerres bossues ; d'autres font peine à voir, les jambes raides, momifiés dans des sparadraps ou des genouillères, le sourire figé. Par rapport à eux, nous nous sentons déjà des anciens expérimentés.
Au fil des rues, nous retrouvons des visages que nous avons cotoyés. Il y a le jeune Javier (17ans) et Alphonso son père, d'Extremadure qui ont fait la route depuis Ponferrada. Nous avons retrouvé Malvina, l'Américaine de l'Arizona et ses 3 filles, Maeve, Tiana et Kim. Nous les avions perdues il y a plus de 15 jours. Et pour cause ! Elles avaient choisi de continuer le chemin du Nord par Gijon et Avilès. Nous avons pris le desayuno ensemble ce matin. Nous avons quitté Sylvie et Michel, les Canadiens du Québec avec leur accent à déguster à la petite cuillère. Ils ont décidé de continuer jusqu'à Fisterra. Nous avions pris goût à "jaser" avec eux. A la messe nous avons revu le petit Cyprien (9ans) de Narbonne qui a commencé le camino à Lugo. Nous avons cru comprendre avec sa maman qu'il avait passé beaucoup de temps en bus. Nous avons aussi retrouvé Eva la Normande perdue depuis 3-4 jours. Elle souffre toujours d'un pied, usé qu'il est pour avoir marché depuis Vezelay.
A midi aujourd'hui, dans la cathédrale bondée de pélerins, nous avons assisté à la messe de St Jacques, une messe en rouge, celle des Saints Martyrs, concélébrée par une quinzaine de prêtres et 2 évêques. Hélas ! Pas de botafumeiro, il faudra revenir. Il a fonctionné dimanche midi.
Hier en arrivant au Monte del Gozo, nous nous sommes surpris à chantonner le plus naturellement du monde : Jubilate Deo, Jubilate omnis terra, Jubilate Deo ; même si la vue sur Santiago était un peu décevante. Ce matin, à la cathédrale, le premier chant entonné par l'animatrice n'était autre que Jubilate Deo. Alors au risque de gêner nos voisins, nous avons chanté, chanté à pleine voix, sans retenue : Jubilate Deo.
Demain, nous allons rentrer : train jusqu'à Hendaye puis une courte nuit à Hendaye pour reprendre le train jusque Agen. Nous passerons 3-4 jours chez Eléna et Patrick avant de rentrer en début de semaine prochaine à Plouhinec.
Kenavo. Aben er wéh ketan, marsé é Pléhéneg (A la prochaine, peut-être à Plouhinec)
Agnès et Jean-Jacques